Historique & Présentation

Présentation

Située à 4 kilomètres à l’ouest d’Uzès, en direction d’Alès, la commune de Montaren et Saint-Médiers est située sur le versant sud d’un plateau sédimentaire lacéré et compartimenté par l’érosion. Elle comprend trois ensembles : les hameaux de Cruviers (179m d’altitude) et de Saint-Médiers (175m d’altitude) sur le flanc sud du plateau et le village de Montaren dans la partie basse (108m sur la D981) limité à l’ouest et traversé au sud par la rivière des Seynes et dominé au nord-ouest par la colline de la Carcarie.

Son climat est méditerranéen, et en a tous les charmes avec des étés chauds et secs et des hivers doux (la continentalité pouvant toutefois apporter quelques épisodes de gel et de rares chûtes de neige). Du climat méditerranéen, notre commune subit cependant parfois les excès  : les violentes rafales du mistral, les sécheresses durables auxquelles succèdent des orages dévastateurs et les crues brutales de cours d’eau le plus souvent à sec.

Les origines

Si l’on sait que cette région fut occupée dès la fin de la période préhistorique et qu’au IIème siècle avant JC. Les Celtes Arécomiques y avaient tracé des chemins conduisant des Cévennes au Rhône, la présence romaine est véritablement attestée sur le territoire de notre commune (multiples restes de poteries découverts à Saint-Médiers ou le long de la D979, ancienne voie romaine, dite des Helviens, conduisant de Nîmes à Viviers et au Rhône et abordant le plateau en ligne droite). Un autel votif et une statue (dieu ou notable) furent mis à jour vers 1884 lors de la construction de la voie ferrée Uzès/Alès.

Si les invasions barbares du IVème siècle de notre ère détruisirent tout, les gros mas émaillant le paysage, les activités agricoles mêlant céréales, vignes et oliviers sont bien les héritiers de ces grandes villas gallo-romaines.

L’époque féodale : le Fort

Peu à peu, à l’époque féodale, le village de Montaren se constitue, Un premier village se développe au sud et à l’est de la tour Sarrazine. Celle-ci (datée du XIIème siècle grâce aux recherches récentes liées à sa restauration) est sans doute le bâtiment le plus ancien de la commune. Un peu plus tard, d’autres habitations vont entourer le château. L’aspect actuel de celui-ci allie le souvenir d’un château fort, avec ses deux tours crénelées, aux transformations qui se rapportent à l’âge d’or des châteaux, le XVIIème siècle.

Ces deux ensembles d’habitations, se raccordent par une porte dont il reste le superbe arc en plein cintre.

Ce village, le Fort, était protégé par un rempart dont il reste des traces, le barry, dont on peut voir encore, le long de la rue Principale, les voutes surplombant aujourd’hui des garages (en fait cette galerie compartimentée et fermée au XIXème siècle, servit parfois de boutiques aux artisans du village). A l’époque moderne, le four communal fut installé sous ce rempart et sa haute cheminée jouxtait la maison commune et plus tard la première école du village. Restauré à la fin du XXème siècle, il est visible de la rue principale mais ne fonctionne plus.

L’époque moderne

Développement économique mais troubles et tourments

Les XVIème et XVIIème siècles sont, pour notre commune, ceux qui ont certainement laissé le plus de traces. Les seigneurs de Montaren ayant assez vite disparu, la propriété foncière et les droits qui s’y rattachent vont être rachetés par de riches bourgeois d’Uzès qui construisent en ville les hôtels particuliers qui en font le charme et assoient leur pouvoir à Montaren en se partageant les dépendances du château ou en faisant dresser au dessus de leurs habitations, des pigeonniers qui évoquent les donjons des châteaux. Ce sont les coseigneurs (il y en eut jusqu’à 7 au XVIIème siècle). Leurs habitations perdent peu à peu leur caractère défensif et s’ornent parfois de portes à bossage et de fenêtres.

Les activités agricoles restent les mêmes que dans l’antiquité, céréales, vignes et olivettes tandis que les troupeaux de moutons parcourent la garrigue en été et se nourrissent des chaumes sur les champs de céréale en hiver. Les tenanciers (agriculteurs dépendant des propriétaires) vont désormais filer et tisser la laine ou le chanvre durant les longues journées d’hiver.

Le village se développe alors au-delà du fort et, curieusement, de manière très semblable aux bourgades d’Uzès : les rues des Amandiers et de la Mairie ; à l’est, se rejoignent et, à l’opposé, donnent toutes les deux sur des escaliers qui permettent de venir se réfugier à l’intérieur du Fort. En effet, le danger est permanent dans cette période. La plupart des habitants ayant adhéré à la Réforme, Montaren va connaître les guerres de religion et souffrir particulièrement de celles du début du XVIIème siècle. L’église paroissiale est détruite et ne sera reconstruite qu’à la fin du siècle, au sud du Fort. En 1685, lors de la Révocation de l’Edit de Nantes, c’est le temple, alors situé dans le Fort, à peu près à l’emplacement de la terrasse du château qui sera détruit à son tour. La guerre des Camisards, provoquera un massacre dans le hameau de Cruviers en 1703.

La fuite des protestants appauvrit considérablement le village détruisant le travail artisanal et ruinant les coseigneurs dont les biens vont être peu à peu vendus. Situation dramatique que décrivent, en 1789, les cahiers de doléances du Tiers-Etat.

Le XIXème siècle

Renouveau et nouvelles crises

Après l’épisode révolutionnaire durant lequel sont détruites les armoiries des coseigneurs qu’arborait fièrement l’une des tours du château, période où sont abolis les droits féodaux et confisqués les biens du clergé et du duc d’Uzès qui possédait à Montaren le domaine de Firmignargues, la vie reprend peu à peu son cours. Les agriculteurs connaissent une embellie grâce au renouveau de l’élevage des vers à soie livrés directement aux filatures qui s’installent dans le village. On commence à utiliser le buis comme engrais et les rendements s’améliorent légèrement.

En 1830 est entreprise, à la limite est du village, près des aires de battage, la reconstruction d’un temple auprès duquel de petits jardins entourés de murs de pierres sèches, apportent quelques compléments alimentaires (pois chiches, légumes et fruits) et permettent d’agréables moments de détente.

Epoque de prospérité, de développement que le phylloxera,à partir de 1853, puis les maladies du vers à soie, dans les années 1860, vont anéantir.

En 1914, les surfaces cultivées en vigne occupent 90ha, soit la moitié de la surface plantée en 1853, quant aux cocons, s’ils partent désormais vers les filatures d’Uzès ou d’Alès , ils permettent à nouveau, aux 51 sériciculteurs locaux d’améliorer l’ordinaire.

En 1860, un notable d’Uzès, Louis Saussine, originaire de Saint-Médiers créa, le long de la D125, une usine de briques réfractaires, reprise un peu plus tard par les frères Lamarque. Leur activité d’alors, vaut à notre commune de posséder quelques stèles tombales en terre cuite, phénomène unique dans notre région pourtant connue pour être une terre de potiers.

En 1914, la commune compte 685 habitants et la première guerre mondiale va apporter, ici comme ailleurs, son lot de souffrances : 24 noms sont inscrits sur le monument aux morts, dont ceux de 15 agriculteurs. Erigé par souscription, il est et situé dans le cimetière communal, où il unit ainsi les tombes catholiques et les tombes protestantes.

Et maintenant

Le XXème siècle et le début du XXIème, surtout après la seconde guerre mondiale durant laquelle le village a été occupé par les Allemands à partir de 1943, ont apporté à Montaren et Saint-Médiers les mêmes changements que partout ailleurs dans la région Mécanisation et modernisation des techniques mais diminution notable du nombre d’agriculteurs, disparition progressive des artisans et des commerces traditionnels. En revanche, extension considérable des zones pavillonnaires et commerciales vers l’est et le sud–est, en direction d’Uzès et multiplication des résidences secondaires.

Saint-Médiers

Situé à proximité d’une voie ouest/est, une grande villa gallo-romaine occupa l’emplacement de Saint-Médiers, villa à laquelle il faut associer un atelier de poterie et de briques et peut-être déjà un atelier de verrier, sans doute protégé par la Tour d’Arbeyre.

Après les invasions barbares et jusqu’en 1815, l’histoire de Saint-Médiers est distincte de celle de Montaren. Au VIème siècle un prieuré, dépendant de l’abbaye bénédictine de Pont-Saint-Esprit, s’y développa. En plus de son rôle religieux, ce prieuré assurait un relais sur les transports s’effectuant entre la vallée du Rhône et les Cévennes. Puis le prieuré disparut mais un chanoine de la cathédrale d’Uzès continua à en tirer les bénéfices tandis qu’au XVIème siècle, le duc d’Uzès, représenté par un régisseur, le bayle, y rendait justice. Le terroir, occupé en grande partie par la garrigue était propice à l’élevage ovin et sur les pentes exposées au sud , on trouvait des olivettes et quelques champs de céréales.

En 1789, Saint-Médiers devint une commune qui prit, en 1793, le nom de « Vivacité. » Mais la commune était pauvre, peuplée d’une cinquantaine d’habitants seulement et en 1815, Saint-Médiers dut se résoudre à fusionner avec Montaren. Désormais, son histoire se confond avec celle de la commune de Montaren et Saint-Médiers.